Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Je ne vois rien venir
21 avril 2015

Une demoiselle de Rochefort

place-colbert-les-demoiselles-de-rochefort-photo-helene-jeanbrau-c-1996

Je suis née, là. A Rochefort. l'année qui a suivi ce fameux film. Ce qui fait que les maisons étaient peintes de ces couleurs éclatantes du film. Une jolie et charmante petite ville.

Et puis mes parents sont repartis, avec ce bébé tout nouveau, parce que le stage de mon père était terminé.

Ils avaient aimé cette ville, cette région, l'homme du Sud et la femme du Nord. Ils se sont renseigné, ils voulaient y vivre.

Et puis, ça n'a pas été possible. 1 an de séparation minimum, pour l'homme déraciné et la femme orpheline depuis peu, c'était inconcevable. Il leur fallait rester ensemble, puisqu'eils n'étaient que 2 avec le bébé. Tous seuls.

Alors, ils sont remontés vers le Nord où le bébé a grandi dans ce village, entouré de champs de blés, de champs de betteraves, de champs de pommes de terre.

Le bébé est devenu une jeune fille qui aimait la ville, le monde, l'énergie et la mer de ses vacances.

Plus elle vieillissait, plus elle se rendait compte qu'elle aimait la mer.

Ses parents l'avaient enmené dans la ville de sa naissance et elle s'était sentie bien. Si bien.

rochefort 1

Elle y était retournée avec une amie de La Rochelle, et elle s'était sentie chez elle. Complètement chez elle. Mais elle n'a pas eu le cran de se déraciner dans cet endroit où elle ne connaissait personne, la fille unique de parents souvent seuls. Elle a vécu près de la mer du Nord un moment. mais c'était la mauvaise ville. Les mauvaises gens. Le mauvais travail et les vrais épouvantails.

Maintenant elle vieillit, elle a sa vie, mais toujours cette envie de mer. Pas la mer de ses vacances qu'elle aime pourtant. Pas le Sud où elle se reconnait de moins en moins. Surtout si son amie n'y va plus. Celle qui l'avait réconciliée avec la chaleur, le sable, le soleil brûlant.

Et puis, il y a eu ce bateau.

hermione

Il a révélé l'évidence.

J'étais faite pour vivre là-bas. Je ne supporte plus ma région. Je veux vivre près de la mer, et je vis avec un homme qui n'aime que la montagne où j'étouffe.

Je veux que mon regard se perde dans les horizons. La houle. Le vent. Les vagues à portée de main.

Tout cela n'arrivera jamais. Plus jamais je n'aurai le choix.

Je m'apitoie sur moi-même mais ça ne me fait plus aucun bien. Je rumine des scenarii macabres ou idiots qui m'enmènent là où je veux.

Crise de la future cinquantaime, un peu en avance ? Dégoût de ma vie survoltée sans aucun doute ?

Besoin de calme, de repos, d'évasion.

Que je n'aurai pas. Jamais.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
perso moi je ne sais plus trop comment gerer quand aux reves c'est un autre vaste debat.... meme si j'ai la chance d'etre pres d'une cote c'est l'autre cote où je souhaite aller ....
S
Mais c'est juste une représentation. Il faut se libérer de l,espace autour de soi. C,est ça le vrai message. Tu étouffes. La mer est juste l'image de ce que tu voudrais pour toi : un espace infini, calme ou agité, mais pas tout tracé, toujours mouvant, auquel toi tu t"adaptes, sans avoir à subir les diktats des uns ou des autres. Car c'est comme une course à handicap de supporter les handicaps des autres.<br /> <br /> Le but ne serait-il pas de regarder ce que tu peux changer dans ta vie qui te permettrait de la reprendre en main.<br /> <br /> Moi je regarderais du côté de tous les trucs inutiles qu'on doit faire quand on travaille.<br /> <br /> Je t'assure que lorsque tu te rends compte que tu travailles principalement pour te payer des trucs qui t'aident à compenser le fait que tu travailles, ça aide à prendre la décision de te barrer du travail qui t'emmerde et te bouffe la vie.
S
Vous me parlez beaucoup toutes les deux... Je crois qu'en plus ce soir, j'ai compris que la mer représentait aussi pour moi la liberté.
M
comme je ressens si bien ce que tu ecris!!!! Moi la fille des cotes bretonnes qui vit un peu trop en campagne à mon coup .... qui meme si je le foule les cotes malouines regulierement n'arrive a se sentir vraiment bien que de l'autre cotés des pyrénées ....La tete a un endroit et le coeur dans un autre endroit.... et comment expliquer que parfois il suffit d'une terre d'une ville d'un element pour nous ressourcer ???? comment expliquer que si parfois on veut partir c'est juste que le lieu où on vit et en dissonance avec notre etre,notre essence ? je t'embrasse j'espère que ton desir de mer te ramenera sur ma cote qu'on se croisera (il y a des superbes voiliers aussi ;) ) en attendant de retrouver ta propre cote et ta propre mer!
S
Ouch!<br /> <br /> Le besoin d'être à la bonne place.<br /> <br /> Moi aussi la mer me manque, beaucoup.<br /> <br /> De ce besoin de mer est née l'absolue nécessité de me ménager des moments à moi, et exclusivement à moi. Non négociables.<br /> <br /> Je les impose, peu à peu.<br /> <br /> Nous n'avons pas volé nos vies, elles nous ont été données.
Publicité
Archives
Publicité