Je largue les amarres
Comment rater son mariage en 15 leçons 1 Tombez amoureuse d’un specimen vivant encore chez Maman (Vous découvrirez plus tard que Papa ne joue qu’un rôle décoratif et si vous voyiez la déco du lieu susdit, vous comprendriez ce que l’adjectif " décoratif " a de méchamment ironique) 2 Ne prêtez pas attention, aveuglée pour l’amûûûr que vous êtes, à quelques petits détails. (Périodicité des changes vestimentaires, habitudes d’hygiène…) L’ampleur des dégâts vous sera révélée plus tard. 3 Constatez quelques petits soucis mais pensez qu’avec l’âge et la maturité, les choses vont forcément évoluer dans le bon sens. (Soumission totale et inconditionnelle à la Mère, activité professionnelle exercée avec la susdite). Vous avez vous aussi votre petite ambition et connaissez quelques belles réussites professionnelles, après tout 4 Ayez un enfant. Aimez-le. Faites-le passer AVANT votre travail. 5 Ayez un 2ème enfant. Aimez-le. Renoncez, sans aucune frustration ni regret, à toute ambition professionnelle mangeuse de temps. 6 Constatez amèrement, au fil des années, que vous êtes la seule du couple à faire passer vos enfants AVANT vous-même. Les enfants ne sont pas une cause de reports de réunion, les enfants ne sont pas une raison pour adopter des horaires de travail décents. Les enfants passent après le travail, cette dernière notion étant indissociable de la notion de MERE. (Œdipe, oui, toi, tu en fais des ravages, crois-moi) 7 Echinez-vous pendant des années à faire passer vos désirs APRES ceux des autres, et particulièrement ceux de votre conjoint. N’espérez bien sûr aucun remerciement, ni reconnaissance pour les petits renoncements, pour tous les petits cadeaux, pour toutes les petites attentions. Vous ne l’aviez pas fait pour ça de toute façon. 8 Ayez tout de même un travail, générateur de temps à autres de réunions, séminaires, déplacements… Sachez néanmoins que JAMAIS le géniteur ne se sentira concerné par les contingences de style aller chercher les enfants à l’école, même à 18 H, pff, c’est bien trop tôt). 9 De tout façon vous êtes fonctionnaire. Bref, vous êtes payée à ne rien f…, c’est sûr. 10 Ayez des envies, des humeurs, des désirs et des dégoûts, des opinions sur les autres . Soyez asssurée que votre conjoint considérera comme nulle et non avenue toute considération n’émanant pas du pays de Oui-Oui où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Votre conjoint est habitué à EVITER la réalité et à fourrer sa tête dans le sable. 11 Devenez une femme aigrie, à qui on reproche de râler tout le temps, et qui fuit la réalité, parce qu’elle est vraiment trop moche à regarder. Si par hasard, vous refusez de céder aux envies des autres, pour votre bien et pour LEUR bien, on vous le dira, on vous le redira, on vous fera la g… pendant des jours. On est bien mieux au travail. De toute façon, Môman pense qu’à moins de 12H/jour, on est un feignant, c’est évident. 12 Ayez une fille ultra-sensible que vous ne pouvez pas toujours écouter, car vous êtes trop occupée à essayer de NE PAS pleurer. 13 Ayez un fils, infernal, qui en crève de ne pas voir son papa, qui le réclame tous les matins, tous les soirs, qui fait n’importe quoi pour qu’on le voie. 14 Passez des années à rabâcher les mêmes choses qui vous semblent élémentaires, mais qu’à vous, apparemment. De toute façon, vous êtes toujours seule, il est normal que vous radotiez. 15 Soyez seule, seule, seule. Et criez au secours. Ou cherchez un Homme. Un vrai. Ca doit bien exister, non ? Un homme qui soit là, qui vous écoute, qui ne soit pas un satellite de la vie de la famille, mais un acteur, un homme qui assume les enfants qu’il a fait, un homme qui fasse son travail d’homme DANS LA VIE et pas seulement pour gagner sa vie. De temps en temps, j’ai l’impression d’en croiser un, moi. De moins en moins. De moins en moins. De moins en moins. Excusez-moi de pleurer. Excusez-moi de ne pas vous faire rire. Je sais bien que je n’ai pas les gros soucis que certaines connaissent ou ont connu, mais " l’indifférence, elle me tue à petit feu, l’indifférence… " Je ne sais pas si je répondrai aux commentaires. Je ne sais pas si je laisserai ce message subsister dans quelque temps. Bientôt, je retrouverai ma bonne humeur. Mais j’ai enfin réussi à exprimer plusieurs années de frustration… J’espère que ça va me faire du bien…